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Texte I : LE CAMEMBERT ET L'ATOME
Fatales à fortes doses pour tout être vivant, les radiations ionisantes peuvent, à doses faibles, guérir ou soulager des maladies du cancer, et elles ont permis la mise au point de méthodes d'investigation médicale aujourd'hui irremplaçables comme la radiographie aux rayons X. Depuis le début des années 60, on les emploie dans l'industrie pour les usages les plus divers, de la stérilisation des instruments chirurgicaux au traitement des matières plastiques. Sur les aliments, les irradiations produisent des phénomènes un peu analogues à certains effets de la cuisson. Le choc des photons casse les grosses molécules comme 1'ADN, porteur du code génétique, empêchant toute multiplication des cellules et des micro-organismes. Les énergies utilisées sont beaucoup trop faibles pour induire une radioactivité artificielle pa modification des noyaux atomiques, comme cela se passe dans les réacteurs nucléaires. Par ailleurs, la source des rayonnements ionisants n'est jamais en contact avec les denrées alimentaires, qui ne peuvent donc pas être contaminées. Cependant, tous les doutes ne semblent pas avoir été encore totalement levés et cette technique conserve un certain nombre
d'adversaires. La France est peut-être bien placée pour donner ses lettres de noblesse à l'ionisation: l'étude sur le camembert menée sur la demande d'une Union coopérative normande en est un bon exemple. Il faut savoir que toutes les opérations visant à éliminer du lait cru les microorganismes
éventuellement pathogènes - par exemple par stérilisation - suppriment aussi la plupart des germes utiles à la fabrication du fromage. En traitant le camembert par ionisation, au bout de quinze jours d'affinage, on arrive à diviser par mille le nombre de germes indésirables. La flore utile, quant à elle, résiste mieux aux rayonnements, et, de toute façon, elle a eu le temps de libérer les enzymes nécessaires à l'affinage. Voici une approche pragmatique que semblent avoir désormais adoptée la plupart des défenseurs de l'ionisation. Plus personne aujourd'hui ne parle de traitement miracle, mais plutôt
d'une technique supplémentaire de conservation des aliments, moins agressive que les traitements chimiques ou thermiques. Elle ne les remplacera pas, mais viendra compléter certains traitements comme la pasteurisation, qui, souligne un responsable de 1'OMS, fut d'ailleurs violemment combattue lors de son apparition, avec des arguments similaires à ceux des opposants actuels à l'ionisation.



Quelle est, selon le texte, la gamme d 'utilisation des radiations ionisantes:


1) Traitement de certaines maladies.
2) Méthodes d'investigation médicales.
3) Applications industrielles multiples.


A quoi peut-on comparer les effets des irradiations sur les aliments ?


Quelle est la position concurrentielle de la France dans le domaine de l 'ionisation ?


Comment se comporte, en cas d'ionisation, la flore permettant la fabrication d'un camembert de qualité ?


Qu'est-ce qui provoque la segmentation de l'ADN, dans le cadre d'une irradiation ?


Le texte laisse supposer que le traitement des aliments par irradiation comporte des risques potentiels. Lesquels ?


1) Création d'une radioactivité artificielle dans les aliments.
2) Apparition de substances nouvelles risquant de donner un mauvais goût aux aliments.
3) Contamination des aliments par la source d'irradiation.


A quel moment doit-on traiter le camembert par ionisation ?


Quels sont les avantages du lait cru dans la fabrication des fromages ?


Texte II
Bien des experts, par exemple, suivant une tradition anglo-germanique, désignent sous le terme de culture(s) les façons d'être et les goûts, les comportements et les modes de vie qui singularisent les groupes sociaux et font leur génie particulier. Dans la tradition latine, au contraire, le même mot désigne plutôt ce qui est civilisation pour les Allemands : un ensemble de valeurs, généralisables et exportables, qui peuvent se communiquer d'un peuple à l'autre au nom de la raison universelle. Cette distinction en recoupe une autre, qu'on aurait tort de croire académique: assez lâchement défini comme tout ce qui se transmet socialement, c'est à l'opposé du naturel que se situe le culturel (...). Pour accroître encore les divers risques de quiproquo, les Européens se réfèrent selon les cas, plus ou moins explicitement, à trois conceptions du culturel dont la coexistence est malaisée. Ainsi faudrait-il distinguer :
        - Un modèle patrimonial, ou qu'on pourrait nommer tel, parce qu'il assimile la culture à une richesse héréditaire. Composée de monuments et de documents qu'il importe de préserver, la culture constitue un patrimoine qui se reçoit et se lègue ; comme le suggère bien la métaphore, elle relève moins de l'être que de l'avoir. Quantifiable et mesurable, le domaine du culturel exige alors une politique qui en assure l'intégrité ; redoutant l'innovation, tant interne qu'étrangère, ce système refuse la dialectique comme facteur de changement.

          - Un modèle biologique, impliquant que la culture fonctionne à l'instar d'un organisme. C'est de "vie culturelle" qu'on parle alors, et l'on admet qu'elle évolue ; endogènes ou exogènes, le système tolère des variations, dès lors qu'elles ne menacent pas sa santé. Plus souple, ou apparemment moins xénophobe, une telle conception achoppe pourtant sur les "seuils de tolérance".

            -Un modèle dialogique, illustré notamment par Edgar Morin (Penser l'Europe, 1987). Sous cet éclairage plus contrasté, notre culture se définit comme incessante confrontation de courants antagonistes : "Ce sont les interactions entre peuples, cultures, classes, États qui ont tissé une unité elle-même plurielle et contradictoire. "En elle-même, comme dans ses rapports avec le monde, la culture européenne met en œuvre une dialectique, une volonté de dialogue, une autonégation radicale qui interdisent de la concevoir comme une réalité stable et fixe ; loin de la présenter comme une accumulation de valeurs, il faut alors la décrire comme un perpétuel "tourbillon", ou comme un "chantier tumultueux".

Il semble que le premier de ces modèles soit adopté de préférence par les fonctionnaires de la culture ; le deuxième, par une majorité de citoyens ; le troisième, par une minorité d'intellectuels. Grossière mais commode, telle est la tripartition que l'on suivra dans le cours de l'exposé ; moins pour simplifier les problèmes que pour suggérer leur gravité. Car, si les Européens d'aujourd'hui s'interrogent tant sur leur culture, s'ils prêtent tant d'attention à son histoire, s'ils diversifient à ce point les voies d'approche et les modèles explicatifs, c'est aussi parce qu'elle suscite de croissantes inquiétudes.


Quels rapports entretiennent le naturel et le culturel ?


Quelles sont les caractéristiques du modèle patrimonial ?


1) Il relève moins de l'avoir que de l'être
2) On ne peut pas vraiment le mesurer
3) Il est imperméable à la dialectique en tant que facteur de changement


Quelles sont les caractéristiques du modèle dialogique ?

1) Il convient à Edgar Morin
2) Seuls quelques intellectuels peuvent y adhérer
3) Il achoppe sur les "seuils de tolérance"


Quelles sont les caractéristiques du modèle biologique par rapport au modèle dialogique ?


1) Il est moins tolérant aux variations
2) Il convient à une majorité de citoyens
3) Il est le plus brouillon


Que pensent de leur culture les Européens d'aujourd'hui ?


Comment les modèles patrimonial, biologique et dialogique coexistent-ils ?


Comment semble se situer l'auteur par rapport aux trois modèles ?